Le Martin pêcheur...enfin !

 L'envie de faire de la photo a commencé lorsque j'ai aperçu un bel oiseau bleu voler au dessus de la rivière à une vitesse phénoménale. Le fameux martin pêcheur bien connu des photographes car difficile à "chasser".
Le projet de le prendre en photo a pris forme quand ma chérie m'a offert un appareil photo adéquat.

Les premières sorties pour le prendre en photo n'ont rien donné, il est bien trop rapide pour être pris en vol et bien trop craintif pour se poser près du photographe.

Je me renseigne sur Internet sur les techniques et à part la patience, la plupart parle de se mettre à l’affût (c'est à dire camouflé) et de mettre l'objectif sur un trépied vers un point possible de perchoir avec un déclencheur pour surtout ne pas effrayer l'oiseau. Je me contente d'acheter un filet de camouflage et un copain me donne des habits de camouflages.

De longues semaines passent à tenter la "capture", à essayer d'identifier des habitudes, des perchoirs. Mais son terrain de jeu est immense  et il joue avec moi au chat et à la souris.

Puis un jour, je décide de le faire voir à ma chérie qui en a beaucoup entendu parler, mais ne l'avait pas encore rencontré. On se poste à un coin de passage, et là monsieur se pose sur un perchoir et on a même  la chance de le voir pécher, alors qu'on était pas camouflé et qu'on discutait (https://cerfinou.blogspot.com/2020/08/au-fil-de-leau-des-oiseaux.html) ! Il était malheureusement un peu loin pour l'objectif.

La deuxième fois que j'ai réussi à le prendre en photo, je n'étais pas non plus camouflé, mais cette fois ci il n'y avait plus assez de lumière...Il me fait vraiment me poser beaucoup de questions :)

Pendant des semaines mes sorties sont conditionnées pour trouver un point de passage très régulier, sans véritable succès, mais ces sorties sont l'occasion pour apprendre à utiliser correctement l'appareil et à s'émerveiller de ce que la nature m'offre.

Puis hier soir je marche, souhaitant aller jusqu'au point de passage le plus régulier, mais je m'arrête en chemin à un espace "pêcheur" et je me rends compte qu'il(s) passe(nt) (j'en ai vu 4 en file indienne) beaucoup à cet endroit....mais toujours sans se poser assez près. 

Je décide de revenir le lendemain avec le filet de camouflage et de quoi bien le faire tenir.
De 7h à 10h45 je les vois passer des dizaines de fois mais toujours sans se poser...
Entre temps je m'endors et me fais réveiller en sursaut par un pêcheur et son chien qui ne m'avaient pas vu...Eux aussi avaient l'air un peu effrayés jusqu'à ce que j'enlève ma cagoule et montre mon appareil photo.
Là le pêcheur me dit qu'un jour un martin pêcheur s'est posé sur sa canne...C'est à en perdre les cheveux.

Les nuages se font menaçants et je me décide à rentrer quand je vois un martin pêcheur se poser à quelques mètres de moi mais hors de vue. Tant pis je sors de ma cachette et tente. Bien-sûr il s'envole mais je décide de rester un peu en face de ce perchoir....

Et là, c'est la magie. A 10h53 il y en a un qui se pose et qui prend la pose jusqu'à 11h19 !!!! Alors que je bouge l'objectif et qu'il me voit surement très bien.
Le temps s'est arrêté pour moi, le temps de prendre 200 photos, de remarquer que j'étais en contre jour, de passer en réglage manuel et de faire des tests. C'était juste incroyable !

J'espère que les photos vous plairont. Il m'en aura fait baver, mais ces 25 minutes passées avec lui en face à face en valaient la chandelle.
En conclusion, oui il faut beaucoup de patience mais surtout beaucoup de chance. Eviter les couleurs flashy mais j'ai un doute sur l'efficacité de l’affût.
Je me demande s'ils en avaient pas marre que je passe tellement de temps à les observer et qu'il y en ait un qui se soit sacrifié pour que je les laisse tranquille :)

Et dire que si j'étais parti un tout petit peu plus tôt, ce petit miracle n'aurait pas eu lieu. Ce qui a rappelé ce proverbe arabe à ma chérie : "Ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle" !